Est ce la crise de la dette, de lfinance ou du capitalisme
Bonjour à toutes et à tous!
PENSER CRITIQUE
Kit de survie* éthique et politique
Pour situations de crise[s]
C'est pas nous, c'est eux... Ne nous en prenons pas aux effets, attaquons toujours les causes ! Bakounine
« Pour résoudre définitivement la question sociale, il(s) propose(nt) de partager l'humanité en deux parts inégales. Un dixième obtiendra la liberté absolue et une autorité illimitée sur les neuf autres dixièmes qui devront perdre leur personnalité et devenir en quelque sorte un troupeau Dostoievski ( Les possédés p 401) .. »
La bourgeoisie telle qu’en elle-même – ZEC plus Ultra, Zebre en cavale
. l. L’endettement de l’Etat : Partis du modèle du capitalisme . Comme il n’existe pas de capitalisme sans crédit, pas de crédit sans banque centrale, pas de banque centrale sans Etat et sans endettement de l’Etat, celui-ci est le l’axe autour duquel s’organise tout le système.
La question de la sortie du capitalisme n’a jamais été plus actuelle. Elle se pose en des termes et avec une urgence d’une radicale nouveauté. Par son développement même, le capitalisme a atteint une limite tant interne qu’externe qu’il est incapable de dépasser et qui en fait un système qui survit par des subterfuges à la crise de ses catégories fondamentales : le travail, la valeur, le capital.
La crise du système se manifeste au niveau macro-économique aussi bien qu’au niveau micro-économique. Elle s’explique principalement par un bouleversement technoscientifique qui introduit une rupture dans le développement du capitalisme et ruine, par ses répercussions, la base de son pouvoir et sa capacité de se reproduire. J’essaierai d’analyser cette crise d’abord sous l’angle macro-économique [1], ensuite dans ses effets sur le fonctionnement et la gestion des entreprises [2].
- L’informatisation et la robotisation ont permis de produire des quantités croissantes de marchandises avec des quantités décroissantes de travail. Le coût du travail par unité de produit ne cesse de diminuer et le prix des produits tend à baisser. Or plus la quantité de travail pour une production donnée diminue, plus le valeur produite par travailleur – sa productivité – doit augmenter pour que la masse de profit réalisable ne diminue pas.
- On a donc cet apparent paradoxe que plus la productivité augmente, plus il faut qu’elle augmente encore pour éviter que le volume de profit ne diminue. La course à la productivité tend ainsi à s’accélérer, les effectifs employés à être réduits, la pression sur les personnels à se durcir, le niveau et la masse des salaires à diminuer. Le système évolue vers une limite interne où la production et l’investissement dans la production cessent d’être assez rentables.
collectif RISCdont les textes affirment le caractère structurel de la crise actuelle du capitalisme
Je vous transmets le texte, cela peut servir de groupe de réflexion
Posted on 22 avril 2012 by risc
Ce que nous voulons attaquer c’est le discours dominant qui explique que les causes de la crise actuelle sont à chercher dans le mauvais capitalisme financier. Nous pensons que la crise financière n’est qu’un symptôme d’une maladie plus profonde et qu’il s’agit en fait d’une crise du capitalisme lui-même. Ses conséquences seront certainement terribles mais ce sera peut-être aussi l’occasion de remettre en cause le capitalisme dans ses fondements mêmes.
De l’extrême droite à l’extrême gauche, on entend partout aujourd’hui un même discours: l’économie réelle serait saine, seule une finance ayant échappé à tout contrôle mettrait en danger l’économie mondiale.
Dans une version plus conspirationniste, la crise ne serait qu’un prétexte, une stratégie des capitalistes eux-mêmes qui seraient en réalité en parfaite santé. Car, en fait, ces gros menteurs ont un trésor bien caché qu’il faudrait trouver pour ensuite le redistribuer à tous les pauvres. C’est pourquoi de la gauche à la droite on propose de raboter les niches fiscales et de trouver l’argent caché pour le réinjecter dans les États.
Ce discours se décline de différentes manières selon qu’on désigne les traders comme seuls responsables ou qu’on dénonce la partialité des agences de notation, ce qui revient à accuser le thermomètre en cas de fièvre. Mais par-dessus tout, « c’est la faute à la finance et à l’endettement », ou comment confondre la maladie et le symptôme.
Or, il est impossible de séparer le bon capitalisme productif du mauvais capitalisme financier. Il n’existe pas d’un côté une économie qui produit des richesses et de l’autre une économie virtuelle, une finance parasitaire; il s’agit des deux faces d’une même réalité. Depuis le début de l’économie capitaliste, celle-ci ne peut fonctionner sans la finance, c’est-à-dire le crédit, les Bourses, la spéculation.
François Hollande sur le pacte de responsabilité
: « il ne s'agit pas de changer de chemin, mais d'aller plus vite »… pour faire des cadeaux au patronat ? cf voir la finance imaginaire

Les dirigeants de tous bords se foutent de nous quand ils réclament un encadrement rigoureux de la spéculation, car c’est tout le système qui, dans sa phase actuelle, a besoin de la spéculation et du crédit. Les causes les plus profondes de la crise actuelle ne sont à rechercher ni du côté de la spéculation, ni du côté de l’endettement. Les achoppements financiers récents : crise des subprimes, crise de la dette, krachs boursiers à répétition, rôle des agences de notation, menace de faillite des États…tout cela est avant tout l’expression d’une crise du capitalisme lui-même.

En effet, le capitalisme est confronté à une contradiction récurrente: d’un côté, il lui faut diminuer (ou en tout cas limiter) les salaires pour baisser les coûts de production et maintenir les profits. D’un autre, il faut que les consommateurs aient suffisamment de revenu pour acheter les marchandises produites.
Au lendemain de
Par ailleurs, ce qui s’appelait alors le tiers-monde était maintenu sous une domination coloniale ou post-coloniale qui permettait d’en exploiter les matières premières.
Tout cela a changé depuis la crise des années 1970 et la restructuration du capitalisme qu’elle a provoquée. Les délocalisations d’industries et de services ont alors permis de baisser le coût du travail au niveau mondial. La consommation a été soutenue par le développement du crédit, qu’il s’agisse de dépense publique (et de dette publique) ou privée. Mais ce système est lui-même à bout de souffle, comme le montre la crise qui a commencé en 2007. Le krach de 2008 n’a pu être rattrapé qu’au moyen d’une expansion massive de l’endettement étatique. Le montant de cette dette, désormais impossible à rembourser, est l’expression concrète de cette impasse. La crise de la dette publique en Europe et les perspectives de défaut de
En Chine, aux Philippines ou au Soudan, les chiffres attestent que cette limite est atteinte. L’accumulation productive du capital productif ne cesse de régresser. Aux États-Unis, les cinq cents firmes de l’indice Standard & Poor’s disposent de 631 milliards de réserves liquides ; la moitié des bénéfices des entreprises américaines provient d’opérations sur les marchés financiers. En France, l’investissement productif des entreprises du CAC 40 n’augmente pas même quand leurs bénéfices explosent.
La production n’étant plus capable de valoriser l’ensemble des capitaux accumulés, une partie croissante de ceux-ci conserve la forme de capital financier. Une industrie financière se constitue qui ne cesse d’affiner l’art de faire de l’argent en n’achetant et ne vendant rien d’autre que diverses formes d’argent. L’argent lui-même est la seule marchandise que l’industrie financière produit par des opérations de plus en plus hasardeuses et de moins en moins maîtrisables sur les marchés financiers. La masse de capital que l’industrie financière draine et gère dépasse de loin la masse de capital que valorise l’économie réelle (le total des actifs financiers représente 160 000 milliards de dollars, soit trois à quatre fois le PIB mondial). La « valeur » de ce capital est purement fictive : elle repose en grande partie sur l’endettement et le good will, c’est-à-dire sur des anticipations :
El Chapo», le baron de la drogue mexicain le plus recherché au monde arrêté la semaine dernière, avait des activités financières très lucratives. Pas moins de 82.000 Français l'ont appris à leurs dépens, lorsqu'ils ont réalisé qu'ils ne reverraient jamais la couleur de leur argent investi dans des sociétés financières douteuses leur promettant jusqu'à 20% de rendement. L'histoire est racontée dans une longue enquête >de Rue 89, qui s'appuie notamment sur le témoignage d'une victime, Anne Gallecier. Après avoir perdu 25.000 euros dans cette escroquerie, elle a fondé l'association Recours Escroquerie International (ARCES International) pour regrouper les victimes à travers le monde, en vue de lancer une action judiciaire en France. Mais la tâche est loin d'être aisée, raconte-t-elle à Rue 89. Peu de victimes souhaitent se manifester, dans la mesure où la plupart d'entre elles cherchaient ainsi à échapper au fisc, quand d'autres craignent que leur responsabilité soit engagée après avoir conseillé ce placement frauduleux à des connaissances.
Impunité
C’est l’exemple non pas d’une dérive d’un homme, mais d’un système. La crise des subprime a révélé le scandale, lorsque l’appât du gain de ces clients ( banques et clients) en cherchant a retirer leurs sous, ont eu des pertes
on peut s’arrêter sur le tableau de la civilisation du futur tel qu’il est brossé par JCR. Son procédé consiste à extrapoler les tendances ou les potentialités actuelles. Ce qui, en retour, a pour effet de mettre en relief les travers de notre temps, tantôt par l’exagération des conséquences de nos préjugés, tantôt au contraire par leur inversion dans cet avenir de fiction.
Dans Globalia ( rassemblant différents pays ayant adhéré à l'idéologie capitaliste et consumériste, rassembler dans un unique super marché commun les individus se voient privés de toute veillité de réflexion, de la perte de leur âme ( d'anniler toute volonté de liberté collective : la perte des utopies) contre un minimum de sécurité financière ( remplacer par le plaisir individuel, le plaisir lié a la société de consommation) les individus se voient privés de toute veillité de réflexion, de la perte de leur âme ( d'anniler toute volonté de liberté collective : la perte des utopies)
Découvrez les numéros qui vont vous permettre de changer votre vie ! |
Vous recevez cet email car vous avez accepté de recevoir les offres partenaires de CapJeu Consultez la version en ligne du message |
|
Jean-Christophe Rufin, Globalia. Gallimard, Paris 2004 ; réédition, Paris: Gallimard, 2005, 499 p.
La description de l’économie de Globalia n’est guère précise. On apprend simplement qu’elle est dominée par les monopoles et de ce fait étroitement contrôlée par une poignée de chefs d’entreprises mondiales. L’influence qu’ils exercent collectivement est pratiquement sans limites, au point de déposséder les institutions démocratiques de la réalité du pouvoir. L’abstention lors des consultations électorales est généralisée. Comme l’avoue un député : « Les gens ne se dérangent que pour les élections qui ont un sens » ! Bien que la pauvreté stricto sensu ait été éradiquée, d’importantes inégalités subsistent. La politique démographique de « mortalité zéro, fécondité zéro » n’a pas mis fin à la surpopulation et les Globaliens sont le plus souvent fort étroitement logés. Par ailleurs les progrès continus de la technique, l’automatisation industrielle ont raréfié les emplois productifs et, au nom toujours de l’épanouissement personnel, les Globaliens sont vivement encouragés à « se consacrer à des activités de leur choix » plutôt qu’à chercher un travail. Ils sont alors rémunérés au même titre que s’ils remplissaient un « emploi courant », mais ce revenu garanti, s’il permet de vivre et de bénéficier de nombre des raffinements de la modernité, n’apporte pas une véritable abondance à ses titulaires.
Les civilisations pour les nuls "
Sauve qui peut !, Ce soir Enfants forçats, Le chomage a une histoire, Andre Gorz, Laboratoire et cobayes, Le poison grec, Hollande, vrai changement?, Les "marchands de doute" ? L'Europe au bord du suicide !, ‘Les Vivants et les Morts’
Celle-ci frappe actuellement les États sous la forme d’une crise budgétaire et de divers programmes d’austérité. Partout en Europe, on nous explique que nous vivons au-dessus de nos moyens, qu’il va falloir travailler plus et se serrer la ceinture. Face à cette situation beaucoup se retournent vers l’État comme ce qui permettrait d’imposer des limites aux « dérèglements du marché ».
« Avec plus d’État pour encadrer la finance, nous pourrons construire une économie plus sociale et plus prospère.» Mais le discours antilibéral se heurte à une évidence[1] : l’État n’est pas ce qui s’oppose à la sphère de l’économie, il est dans un rapport de totale interdépendance avec l’économie. La raison en est simple: il doit se servir de l’argent pour financer ses projets. Lorsque l’économie commence à ralentir, elle limite et étouffe son action. Avec la diminution de ses moyens financiers, l’Etat se réduit à la gestion toujours plus répressive de la pauvreté.
Concrètement aujourd’hui les États n’ont le choix qu’entre deux politiques : austérité draconienne ou création monétaire, c’est-à-dire recours à la planche à billets. La première mène à la récession violente, la seconde à l’explosion d’une inflation incontrôlable.
Quel est le problème avec les dettes ?
Un observateur intergalactique de notre monde ferait certainement ce constat : le mécontentement et l'agitation sociale règnent partout sur la Terre. Il se poserait aussi la question : mais pourquoi cela ?
L'une des principales raisons de la paralysie de toutes les activités est certainement le surendettement. Les affrontements entre les partisans d'une stricte discipline budgétaire dite d'"austérité" (avec pour objectif : aucun nouveau déficit budgétaire) et les promoteurs de plans de relance financés par de nouveaux déficits budgétaires sont toujours d'actualité.
Récemment, ce sont les partisans de la relance à tout prix qui ont repris le dessus et, dans la Zone euro, ce sont en particulier les pays latins qui considèrent le recours aux déficits budgétaires comme la meilleure stratégie. Leurs modèles étant les Etats-Unis et le Japon.
Après tout, en quoi la dette serait-elle si mauvaise, si elle stimule l'économie et crée des emplois ? |
Pourquoi faut-il se méfier de la dette ?
Après tout, en quoi la dette serait-elle si mauvaise, si elle stimule l'économie et crée des emplois ? Ou si la banque centrale finance la dette publique par l'achat d'obligations d'Etat ? Le graphique montre, sans avoir besoin de beaucoup d'explications, ce qui est si mauvais.
Cliquez sur le graphique pour l'agrandir
Il y a 80 ans le niveau de la dette, en pourcent du PIB, n'était pas encore aussi élevé qu'aujourd'hui. |
Il concerne les Etats-Unis, mais il est le même pour la Zone euro, le Japon, le Royaume-Uni et de nombreux autres pays industrialisés. Le total de la dette financée sur les marchés de crédit a uniquement augmenté dans l'après-guerre. Il y a 80 ans le niveau de la dette, en pourcent du PIB, n'était pas encore aussi élevé qu'aujourd'hui -- mais on n'était qu'au début de la Grande dépression mondiale.
Aujourd'hui, le niveau de la dette est encore plus élevé et le recours au aux dépenses déficitaires faisant consensus, il continuera inévitablement d'augmenter. Selon l'agence Standard & Poor's, les niveaux les plus élevés se trouvent aux Etats-Unis, au Japon et en Italie.
La dette entraîne les troubles sociaux
L'incontournable "service de la dette" a déjà conduit des pays entiers à la faillite. Par exemple le ratio dettes/PIB est tellement haut dans la périphérie sud de la Zone euro qu'il n'existe plus aucune marge pour lutter contre le chômage catastrophique des jeunes. Vivre sans avenir conduit automatiquement à des troubles sociaux graves.
Avec un niveau "normal" de taux d'intérêt de 2%, c'est 75% des recettes fiscales japonaises qui seraient captées par le remboursement des intérêts de la dette. Aux Etats-Unis, une augmentation des taux de 2% provoquerait une augmentation des intérêts payés sur la dette de 1 000 milliards de dollars par an. Le nombre d'Américains qui dépendent de l'aide alimentaire du gouvernement augmenterait rapidement des 47 millions actuel à 50-60 millions. Mais laisser les taux à 0% pourrait apporter des inconvénients encore plus grands.
A long terme, il n'y a pas de solution au problème du surendettement. Faire des dettes au détriment des générations futures est irresponsable et conduit automatiquement à la prochaine grande dépression. La douceur de vivre à crédit est une drogue dangereuse
Entre les inscrits à Pôle emploi, ceux qui travaillent à temps partiel, et tous ceux qui ne sont pas comptabilisés, les chiffres du chômage s'avèrent bien plus élevés que ceux officiellement communiqués. Explications.
Malheureusement, les chômeurs sont bien plus nombreux que les 4,6 millions affichés officiellement. Pour décortiquer les chiffres du chômage, il faut se plonger dans le détail des statistiques mensuelles diffusées par
Tous les gouvernements, de gauche comme de droite, communiquent uniquement sur les chômeurs inscrits à Pôle emploi (catégorie A, B et C). En décembre 2012, ils étaient 3,132 millions dans la catégorie A, c'est-à-dire inscrits à Pôle emploi et en recherche d'une activité à temps plein. A ceux-ci s'ajoutent les 612.400 relevant de la catégorie B (qui ont exercé une activité à temps partiel de moins de 78 heures le mois précédent), et les 882.300 de la catégorie C (ayant exercé une activité à temps partiel de plus de 78 heures au cours du dernier mois écoulé). Fin 2012, ils étaient ainsi 4.627.600 demandeurs d'emploi officiellement dénombrés.
A ces chiffres, il faut ajouter tous les demandeurs d'emploi qui entrent dans le décompte officiel, mais sont régulièrement passés sous silence. A commencer par ceux de la catégorie D recensant les personnes en stage, en formation ou en maladie, mais dispensés de recherche d'emploi. "Parmi ces 265.400 chômeurs, figurent par exemple les licenciés économiques en contrat de sécurisation professionnelle, alerte Rose-Marie Péchallat, administratrice du site recours-radiation.fr . Ces personnes sont pourtant bien à la recherche d'un emploi." Autres oubliés : les chômeurs de la catégorie E bénéficiant de contrats aidés. Au total, toutes catégories confondues (A,B, C, D, E), il y a donc plus de 5,248 millions de chômeurs inscrits à Pôle emploi en France (5,560 millions, DOM-TOM compris).
Et ce n'est pas tout. N'entrent pas dans les statistiques du chômage tous les demandeurs d'emploi "invisibles". Difficile d'estimer leur nombre exact. Parmi eux : les radiés de Pôle emploi, soit , soit pour radiations administratives (46.700, +24,5% sur un mois). "Ils représentent plus de la moitié des sorties du chômage le mois dernier, et reviendront dans les statistiques tôt ou tard", s'insurge Richard Dethyre, sociologue et fondateur du Forum social des saisonniers. Pôle emploi, « infiltré » par France 2 - l'indigné révolté,Pole Emploi en temps de crise - l'indigné
Le chômage s’accroît et la misère comme la barbarie risquent de se répandre de manière dramatique, peut-être entrecoupées par quelques phases de relance. Alors à quoi servent ces considérations désabusées? A quoi sert de marteler que la crise qui a commencé en 2008 risque bien de s’approfondir? Pourquoi s’en réjouir alors que nous risquons d’en subir les conséquences et d’être les premiers touchés? Et ce d’autant plus que le capitalisme a montré jusqu’à présent qu’il pouvait surmonter ses crises. Voire même qu’il était un système en état de « crise permanente ».
En fait, il n’y a pas de contradiction fondamentale entre le fait de dire qu’il y a bien approfondissement de la crise ces dernières années et que le capitalisme est d’une certaine façon une crise permanente : la crise peut être analysée à la fois comme un mode de fonctionnement ordinaire du capitalisme et comme une remise en cause potentielle de sa propre existence. Le capitalisme est ce jeu qui inclut sa contradiction dans sa propre règle, et qui donc pourrait tendre à son abolition, mais la réalité c’est que c’est à la lutte des classes, c’est à nous de le faire.
La crise actuelle pourrait bien sûr être résolue par des moyens déjà utilisés historiquement par ce système dans des contextes comparables: guerre(s), destruction massive des moyens de production et de la force de travail. Elle pourrait aussi durer longtemps dans un processus continu d’appauvrissement pour la plupart d’entre nous, secoué par des explosions sans issue, voire des conflits de tous contre tous (concurrence entre groupes, racisme…).
Mais on peut aussi penser que, pendant une crise grave prolongée, les automatismes sociaux, les habitudes, s’affaiblissent et disparaissent. Beaucoup de personnes pourraient remettre en question ce qu’elles considéraient auparavant comme naturel, inévitable. Et c’est bien pour cela que les crises sont potentiellement des moments de remise en cause du capitalisme.
Alors pourquoi cette analyse, qui est à peu près la seule à se trouver confirmée aujourd’hui par la crise récente, suscite-t-elle si peu d’attention? Pourquoi est-il si difficile d’admettre aujourd’hui que notre système est à bout de souffle? Avant tout parce que personne ne peut vraiment imaginer la fin du capitalisme. L’idée même suscite une peur panique. Tout le monde pense qu’il a trop peu d’argent, mais chacun se sent menacé. Or, c’est bien l’argent mais aussi la marchandise, le travail, la propriété et l’État, qu’il faut attaquer.

Le culte de l’argent a contaminé les politiques. Les dictatures ont ouvert le bal : depuis 1980, s’enrichir rapidement tout en restant à n’importe quel prix au pouvoir est devenu le principal passe-temps des despotes. La fortune de Kadhafi était estimée à plus de 25 milliards de dollars, à égalité avec Bill Gates. Pas mal, pour un pays de 6 millions d’habitants. Au Gabon, la famille Bongo a détourné plus de 5 milliards d’euros des caisses de l’État et de son peuple, ce qui a permis à Ali Bongo de racheter un hôtel particulier à Paris pour 100 millions d’euros. Laurent Bagbo, en sept ans, aurait détourné 5 milliards d’euros, ce qui devrait lui assurer une retraite agréable quand il sortira de prison. Bachar el-Assad, sa famille et sa clique ont accumulé quelques milliards de dollars. Les gardiens de la révolution iranienne, autrefois troupes d’élite, aujourd’hui affairistes d’État, ont accumulé quelques milliards de dollars, tout comme les généraux algériens. Un dictateur, fût-ce d’un pays marginal, qui a accumulé moins de 1 milliard d’euros est aujourd’hui un loser. Même certaines démocraties ont été touchées : en Italie, Berlusconi a utilisé sa fortune, amassée grâce à la politique, pour accéder au pouvoir, et le pouvoir pour arrondir sa fortune cf L'argent roi
La disparition de cette société représente un tel bouleversement qu’on ne l’envisage pas nécessairement avec légèreté. Mais nous ne sommes pas condamnés à tenter de sauver l’économie qui chancelle et nous écrase. Nous pouvons contribuer à sa disparition. Pas pour le néant, mais pour un monde sans État et sans classes, un monde pour toutes et tous, sans exploitation ni domination.
_________________________
[1] Les antilibéraux rêvent de retourner à un Etat qui les protègerait du capitalisme alors même que la fonction de l’État est d’assurer son bon fonctionnement. Dans ces conditions leur politique aboutit simplement à des formes nouvelles de patriotisme économique, des mesures plus ou moins protectionnistes pour essayer d’empêcher les délocalisations, voire carrément au nationalisme.
Collectif de
Posted in Texts | Tagged Crise, finance, lutte des classes, Paris, Pourquoi parler de crise ?, RISC | Leave a comment BA Les Infiltres Vendredi Prochain 22H50 Sur France 2 [ Inédit ] Pôle Emploi entretien #1 - YouTube :
Reportage "Ils luttent contre le chômage" - YouTube :57 min Enquête : "Pôle emploi : une fusion sous pression, deux ans après" Retour Sur... - le Pôle emploi : une fusion laborieuse ... : 29 min http://www.youtube.com/watch?v=1bbiYH4BS0k
Peugeot-Sochaux, Cadences en Chaîne - YouTube : 53 min
Rencontre avec Jean-Christophe Rufin, à l'occasion de la parution de Globalia http://www.gallimard.fr/catalog/entretiens/01050269.htm
Qu’est ce que le capitalisme : Comprendre le capitalisme japonais,
En lire plus dessus : la privatisation de la guerre, privatisation, surveillance, l'idéologie sécuritaire, alain bauer, les marchands de la peur, obama, mercenaires, sociétés militaires privées, globalia, jc ruffin, La Guerre de l'ombre , Quand Valls nous fait danser !, GO ON, WATCH ME ! , : finance, économie, société, la financiarisation de l'économie mondiale, «noire finance», déréglementation, hedge funds, les produits dérivés, vladimir poutine, rex tillerson, le patron d'exxonmobil, le gazier russe, gazprom, lobby pétroliers, la finance imaginaire, serge halimi, le grand bond en arrière, néolibéralisme, nuit au bien être, histoire, l'industrie pétrolière
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 32 autres membres